
Vivre sous les éoliennes
« Les éoliennes doivent être considérées
plutôt comme un enrichissement du paysage que comme un problème. »
KohleNusbaumer SA, Potentiel éolien du canton de Vaud
La symbolique de l’industrie éolienne est très pastorale,
bien que les pylônes des aérogénérateurs dépassent
les plus hauts édifices de ce pays et pèsent des centaines de
tonnes.
En parfait accord avec leurs campagnes de marketing, les promoteurs prétendent que l’on peut tout faire sous les pétales d’une éolienne, et à fortiori entre leurs tiges gracieuses, lorsqu’elles sont, comme des marguerites, implantées dans un champ.
Selon eux, le terrain séparant deux éoliennes ne perd pas sa
vocation première. Au contraire, il est même mis en valeur.
Les promoteurs de parcs industriels d’éoliennes sont en quelque
sorte les jardiniers paysagistes qui embellissent nos fades régions.
Certains ne se gênent d’ailleurs pas de souligner dans leurs études tout le bienfait qu’ils font à nos paysages, comme la société KohleNusbaumer SA qui, avant de s’attaquer au pâturage de Sur Grati, s’est aussi occupée de celui du Peuchapatte.
Un paisible hameau jurassien qui a un peu perdu de son âme, malgré
la présence de trois petites éoliennes de l’avant-dernière
génération. Pardon, de trois magnifiques tournesols de plus de
150 mètres de haut, que tous les habitants des Franches-Montagnes ont
le privilège de voir tourner, dès qu’ils se réveillent.
Subissant leur présence envahissante toute la journée, certains
habitants de la région n’ont pas particulièrement envie
d’aller admirer leur pistil.
Cependant, si vous êtes de passage et que vous n’avez jamais vu une de ces créatures de près, il est possible que vous sacrifiez un après midi pour une telle visite.
Avez-vous vraiment envie de pique-niquer en ces lieux, ou même de vous promener sur des crêtes occupées par des éoliennes alors que les combes boisées vous donnent encore l’illusion d’être dans un milieu naturel ?
Avez-vous vraiment envie de slalomer en hiver entre des mâts de béton
de 200 m de haut, sachant qu’un panneau vous met en garde contre les chutes
de glace éventuelles?
Soyons réalistes!
Il est certes possible de venir observer les éoliennes industrielles par curiosité, mais de là à en faire un but d’excursion régulier, il faut être un peu givré. Non?
Quant aux agriculteurs qui plantent leurs choux à l’ombre des
pales géantes, ils s’y accommodent, car ils reçoivent des
dédommagements. Si les temps n’étaient pas aussi durs pour
les paysans du Jura, probablement qu’ils enverraient promener les promoteurs
(façon de parler).
Quoi qu’il en soit l’emprise au sol, et surtout au-dessus de nos
têtes, des centaines d’éoliennes prévues pour ne remplacer
qu’une infime partie du nucléaire, cela n’a rien à
voir avec un parterre de pissenlits !
Publié dans Eoliennes