Mauvaise foi

Dans une interview télévisée pour La Télé, dans le cadre de la promotion de son livre « L’éolien entre mythes et réalités » Isabelle Chevalley, conseillère nationale Vert Libérale et présidente de Suisse-Eole se présente comme une experte impartiale en matière d’énergie éolienne !

Nous ne mettons pas en doute les connaissances scientifiques de la conseillère nationale, cependant son entrain à défendre la cause de l’énergie éolienne la pousse parfois à faire des commentaires déplacés.

Le bruit

Le bruit des éoliennes : ce n’est rien comparé à un ronfleur !

Lors de cette émission consacrée à l’énergie éolienne, Isabelle Chevalley relativise d’abord les nuisances sonores des éoliennes en les comparant au bruit d’un ronfleur, qui selon elle est bien plus insoutenable.

Contentons-nous d’observer qu’il est possible de remédier aux inconvénients d’un ronfleur (qui lui au moins ne clignote pas la nuit !), sans aller jusqu’au divorce.

Il suffit par exemple de faire chambre à part. Alors qu’une éolienne est installée pour 20 à 30 ans au même endroit, et qu’elle est supposée fonctionner 24 h sur 24 h, contrairement à notre ronfleur qui laisse, durant la journée tout au moins, un peu de répit à son entourage.

Les oiseaux

Les oiseaux déchiquetés par les pales des aérogénérateurs : une peccadille ! 

Quant aux milliers d’oiseaux déchiquetés par les pales des éoliennes, ce n’est pas grand-chose d’après la présidente de Suisse-Eole, comparé aux millions de volatiles qui se jettent chaque année contre les fenêtres des bâtiments en milieu urbain. 

Certes, mais est-ce une raison suffisante pour les négliger ?

Les riverains

Les riverains incommodés par les éoliennes : des malades imaginaires !

Elle balaye ensuite d’un revers de main les problèmes neurologiques rencontrés par certaines personnes confrontées à des éoliennes dans leur voisinage immédiat.

À cet effet, elle se base sur une seule étude française (alors que de nombreuses recherches sérieuses démontrent le contraire de ce qu’elle avance) qui prétend que tous les symptômes de ces individus proviennent d’un syndrome psychologique sans aucun fondement. 

En d’autres termes, les riverains sensibles sont des hypocondriaques. De là à dire que les éoliennes n’existent que dans la tête des riverains concernés, il y a qu’un pas, qu’une personne franchira d’autant plus aisément qu’elle siège à la présidence de l’organisation faîtière de l’industrie éolienne.

Les anti-éoliens

Les anti-éoliens : des accros à l’atome !

Un autre argument fallacieux d’Isabelle Chevalley est de prétendre que tous les opposants aux parcs éoliens industriels, et surtout ceux qui articulent des chiffres étayés par des études sérieuses, sont des partisans de l’énergie nucléaire.

Présenter le problème sous cet angle est d’une mauvaise foi d’autant plus grande que de nombreux producteurs d’éoliennes industrielles, comme Alpiq, un des promoteurs des sites vaudois dont celui de Sur Grati, sont eux-mêmes très actifs dans le secteur nucléaire.

Afin de dissiper tout malentendu, rassurons une fois pour toute la population :

Les opposants aux éoliennes terrestres industrielles n’ont pas besoin d’être pro-nucléaires pour constater la défiguration du paysage résultant de l’implantation de telles structures dans un pays aussi petit que la Suisse.

Solidarité

Acceptation des éoliennes : par solidarité avec les riverains d’aéroports !

Finalement, Isabelle Chevalley fait appel à la solidarité des citoyens pour les inciter à courber l’échine : « De nombreuses activités humaines provoquent des désagréments, nous devons les partager solidairement. Les deux plus grandes villes de Suisse ont chacune un aéroport qui apporte des nuisances à des milliers de personnes, pourquoi d’autres régions n’auraient-elles pas quelques éoliennes ? »

Posé en d’autres termes, le caractère absurde de cet « argumentum ad misericordiam » saute immédiatement aux yeux. En effet, sous le prétexte que des milliers de personnes souffrent de vivre à côté d’un aéroport ou d’un ronfleur, et tant qu’à faire, d’une autoroute, d’un chantier ou d’une usine ; il faudrait donc, par compassion envers ces personnes, accepter sans broncher les nuisances des parcs éoliens industriels !

N’en déplaise à la présidente de Suisse-Eole, le but de l’existence n’est pas d’accepter les désagréments de toutes sortes, même par solidarité envers ceux qui les subissent, mais au contraire d’essayer de les limiter dans la mesure du possible.

D’autant plus, que jusqu’à preuve du contraire, l’éolienne terrestre ne s’impose pas comme une nécessité absolue.

Sources: 
Isabelle Chevalley, L’éolien entre mythes et réalités à la télé
ÉNERGIE – 19/12/12, La Télé, http://latele.ch/
https://www.youtube.com/watch?v=D-OLklyF218

Publié dans Eoliennes

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