Exemple du Peuchapatte


3 éoliennes industrielles Enercon E-82 d'une hauteur de 150 mètres sont actuellement en exploitation pour une durée de 25 ans dans le canton du Jura, près du village du Peuchapatte.

Si vous souhaitez ne plus vous contenter de photomontages approximatifs pour juger de l'impact visuel des éoliennes industrielles, il suffit de prendre le petit train rouge de la compagnie des chemins de Fer du Jura, de La Chaux-de-Fonds en direction de Glovelier. Vous pouvez accéder directement au site d’exploitation des éoliennes du Peuchapatte, en descendant du train au Creux-des-Biches (arrêt sur demande).

Depuis la gare du Creux-des-Biches, il faut environ 45 minutes de marche, d'un pas tranquille, avant d'arriver devant les éoliennes.

Dimensions réelles

En descendant du train, les éoliennes qui surplombent la forêt paraissent toutes proches. Elles semblent à peine plus hautes que la lignée des arbres.

C'est un effet d'optique car l’œil humain n'est pas habitué de rencontrer des structures industrielles aussi hautes dans un cadre naturel. Même en milieu urbain les plus hautes constructions érigées en Suisse dépassent très rarement 100 mètres de haut.
Par ailleurs, les éoliennes du Peuchapatte ne sont pas au milieu du massif forestier, comme elles en donnent l'impression depuis le Creux-des-Biches. En réalité, elles se trouvent sur un pâturage dominant le village du Peuchapatte. Par conséquent, lors de la montée depuis le Creux-des-Biches ( environ 200 mètres de dénivellation) seule la moitié de leur mât est visible.

En passant devant le Peu des Vaches, à mi parcours, cette fausse appréciation de la situation ne change guère. C'est en arrivant vraiment sur le site d'exploitation des éoliennes industrielles que l'on peut voir leurs dimensions réelles.

Sur le site du Peuchapatte le visiteur constate que la base, le mât et le rotor d'une éolienne industrielle sont beaucoup plus grands que prévus. Les pales mesurent tout de même 60 mètres de long.
Bien que l'emprise au sol n'est pas extraordinaire, le volume vertical, ainsi que la surface de balayage latéral ont un impact bien visible sur toute la crête. Malgré leur présence limitée à trois exemplaires.

Par la même occasion, le promeneur découvre les parcs éoliens avoisinants du Mont Crosin et du Mont Soleil qui remplissent soudain l'horizon.

Ceci indique clairement que l'impact visuel cumulé des éoliennes sur le paysage est d'autant plus réaliste depuis un lieu dominant comme c'est le cas du Peuchapatte.

Or ce genre de vue à 360 degrés, si utile pour se faire une idée globale de la problématique des éoliennes industrielles, ne figure généralement pas dans les dossiers des promoteurs.

Mouvement et bruit

Les autres effets que le photomontage ne restitue pas sont bien sûr le mouvement et le bruit des éoliennes.

Tous les rotors du parc éolien du Peuchapatte tournent, bien que les conditions de vent ne soient pas terribles.

Fort heureusement d'ailleurs, diront ceux qui sont convaincus de la rentabilité des éoliennes industrielles.

En réalité, une éolienne dont les pales commencent à tourner à partir d'une vitesse de vent de 2 m/s a un rendement nul, tant que le vent n'atteint pas une vitesse de 4 m/s (environ 14 km/h). Ce que l'éolienne produit à une vitesse de 15 km/h reste négligeable. C'est tout simplement 8 fois moins que son rendement à une vitesse de 30 km/h. Lorsque la vitesse du vent atteint 25 m/s (environ 90 km/h) les éoliennes sont arrêtées pour des raisons de sécurité.

Le mouvement des éoliennes est inattendu dans un endroit que l'on devine très paisible. Jusqu'à l'enclenchement strident des rotors, qui revient à intervalles réguliers. Un bruit qui, quoique loin d'être insupportable, perturbe la quiétude des lieux.

Zone industrielle

Le caractère industriel de cette implantation d'éoliennes a également un effet dissuasif sur le promeneur.
À moins d'apprécier l'existence de telles constructions dans la nature, il ne lui viendra probablement pas à l'esprit de s'attarder en ces lieux, plus de temps qu'il n'en faut pour satisfaire sa curiosité. Un phénomène qui sera encore plus prononcé durant la période hivernale, en raison des panneaux de mise en garde, signalant les éventuelles chutes de glace.

Un bref détour par le Point de Vue, point culminant des Franches-Montagnes situé à 1184 m, permet d'avoir une vision à 360 degrés et de constater la présence au loin d'un autre parc éolien.

Celui des crêtes du Lomon, encombrées d'une ribambelle de pylônes, au profil désormais caractéristique, que l'on voit clairement, bien que situés en France, à plus de 30 km à vol d’oiseau du Peuchapatte.

 

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